Reconversion professionnelle : mettre toutes les chances de son côté pour faire de ce changement de vie un succès

Nombreuses sont les personnes qui font, de nos jours, le choix de changer de vie, un changement qui passe souvent, pour ne pas dire systématiquement, par une réorientation sur le plan professionnel. La société a changé, le monde du travail encore plus, et il est devenu rare que l’on suive un seul et unique chemin bien tracé tout au long de notre existence, comme cela a pu être le cas pour nos parents ou nos grands-parents. Ceci a d’ailleurs été reconnu par la loi votée en septembre 2018 qui nous garantit, à tous, la liberté quant au choix de notre avenir professionnel.

Si certains font le choix de ce type de changement sur un coup de tête, il convient cependant de savoir, justement, garder la tête froide. En effet, comme pour de très nombreuses décisions importantes que nous pouvons être amenés à prendre tout au long de notre existence, la notion de préparation, d’anticipation ne peut qu’être bénéfique. Voici pourquoi nous avons décidé, avec cet article, de faire le point sur quelques démarches et processus qui pourront vous procurer un accompagnement de qualité, vous permettre de vous appuyer, et par là même d’appuyer votre réflexion, sur un savoir-faire et des conseils de qualité. Ainsi soutenu, tout candidat au changement sera placé dans les meilleures des dispositions afin de voir ses projets prendre forme et enfin s’installer.

Le bilan de compétences

Quand on évoque le bilan de compétences, on pense pour ainsi dire systématiquement changement radical. Or, ce n’est pas toujours dans cette optique que les gens y font appel. Il arrive des moments dans l’existence où l’on peut se sentir las, comme éteint, où tout ce qui nous a animé jusque-là, l’énergie et l’envie, semble avoir disparu. La vie professionnelle peut prendre beaucoup de place dans une existence, ne serait-ce qu’en termes de temps. Certaines personnes considèrent alors comme important, voire capital, de la vivre du mieux possible. On cherche à s’épanouir au travail, à donner du sens à chacun de ses actes, professionnels comme personnels, et il convient parfois de savoir s’accorder une pause et un temps de réflexion qui ne pourra que nous être salutaire.

Réaliser un bilan de compétence avec un psychologue du travail est incontestablement une excellente façon de procéder, tout du moins une manière de mettre un maximum de chances de votre côté. En effet, ce dispositif est conçu de manière à vous mettre vous-même au centre de votre réflexion. Votre accompagnant vous guidera tout au long du processus, en alternant temps d’échange et temps de réflexion. Le but est de déterminer avec le plus de précision et d’honnêteté possibles tout ce qui vous définit vous-même (votre personnalité, vos valeurs, vos compétences au sens large du terme…), la manière dont vous envisagez la vie professionnelle, c’est-à-dire votre vécu en la matière, vos aspirations et les contraintes susceptibles d’entrer en ligne de compte. Car changer de vie, oui, mais pas à n’importe quel prix.

Se faire accompagner est particulièrement important, pour plusieurs raisons. Tout d’abord parce qu’il est toujours nécessaire en période de changement d’avoir un regard extérieur posé sur soi, celui d’une personne qui pourra faire preuve de la plus grande objectivité. Aucun membre de notre entourage, aussi soucieux soit-il de nous aider, ne pourra jouer ce rôle, car il sera nécessairement limité, à un moment ou à un autre, par la dimension affective de la relation qu’il entretient avec nous. Ensuite, un professionnel aura aussi l’avantage de posséder une parfaite connaissance du monde et du marché du travail, ses conseils seront ainsi des plus avisés. Il est aussi en totale maîtrise et connaissance des outils professionnels d’évaluation qui peuvent être utilisés afin de nous aider dans notre démarche.

En fait, le bilan de compétences s’apparente à un parcours de développement à la fois personnel et professionnel qui devra aboutir à la définition de notre projet de vie. Définition à partir de laquelle il conviendra de tirer des conclusions, de prendre les décisions qui s’imposent dans le but de se donner tous les moyens de pouvoir y accéder. Ce travail que nous effectuons sur nous-même peut prendre diverses formes en fonction du type de bilan que nous aurons choisi. Plus ou moins long, plus ou moins approfondi, il ne pourra, quoi qu’il en soit, qu’apporter des réponses à la plupart des questions. Et nous aider à faire nos choix quant à la suite à lui donner. Cette suite peut revêtir les diverses formes dont nous allons vous parler maintenant.

La VAE, Validation des Acquis de l’Expérience

La Validation des Acquis de l’Expérience offre, comme son nom l’indique, la possibilité de faire reconnaître toutes les compétences que notre expérience professionnelle nous a permis d’acquérir au fil du temps et de les faire valider par la délivrance d’un diplôme ou, a minima, d’une certification professionnelle. De nombreuses personnes se retrouvent, après plusieurs années passées à exercer dans une même branche, bien plus qualifiées qu’elles ne l’étaient au moment de leur embauche, quelques voire de nombreuses années auparavant.

La VAE présente de multiples avantages, tant pour le salarié que pour la société qui l’emploie. Cette dernière se voit ainsi reconnaître son rôle formateur quand le salarié y trouve, lui, un moyen de reconnaissance officielle de son engagement professionnel, et voit ainsi son parcours ainsi que son évolution au sein de la société reconnus, légitimés, facilités, voire accélérés. Cela représente en outre un atout non négligeable s’il souhaite reprendre des études ou compléter sa formation.

Elle se présente la plupart du temps sous la forme d’un dossier de candidature à monter, qui devra présenter avec une grande précision tous les éléments qui pourront être retenus pour valider l’enrichissement de vos acquis professionnels. C’est alors, en fonction du diplôme ou du titre professionnel visé, le Rectorat ou la DREETS (Direction Régionale de l’Économie, de l’Emploi, du Travail et des Solidarités) qui devront se prononcer sur la recevabilité du dossier.

La formation professionnelle

La formation peut être la conclusion à laquelle va vous permettre d’aboutir le processus de bilan de compétences. En effet, peut-être êtes-vous arrivé à la conclusion que c’est un changement radical d’activité professionnelle qui vous sera le plus profitable, qui s’inscrira au mieux dans le déroulement de votre projet. Il vous sera alors possible de faire le choix d’être formé par un organisme spécialisé. Les conditions d’accès à cette formation seront différentes selon votre statut au moment où vous vous y inscrivez. Effectivement, que vous soyez demandeur d’emploi, salarié, entrepreneur ou libre de tout engagement, la marche à suivre pour pouvoir la suivre sera nécessairement différente.

La formation dite traditionnelle

Il existe en France de très nombreux organismes de formation en tous genres, qui œuvrent dans tous les domaines. Le maillage géographique est conçu de telle façon qu’il existe assurément près de chez vous un lieu où vous former au métier que vous aurez choisi après cette phase d’intense réflexion qu’est le bilan de compétences. Prenez soin de vous renseigner sur les centres de formation : sont-ils agréés par l’État ? Quelle est la valeur du diplôme ou du titre professionnel qu’ils délivrent ? Ce dernier est-il reconnu ? Il est malheureux de devoir avoir à le rappeler mais la formation étant un secteur particulièrement sollicité ces dernières années, il a pu arriver que certaines personnes mal intentionnées se livrent dans ce domaine à des activités peu recommandables. D’où l’importance de faire vos recherches avant de vous lancer
N’omettez pas non plus de vous renseigner sur les possibilités de prise en charge, car outre le CPF dont vous avez nécessairement entendu parler au cours de ces derniers mois, il existe de réelles possibilités qui vous permettront de vous former efficacement, et ce, sans rien avoir eu à débourser.

L’apprentissage

L’apprentissage n’est pas, lui, et contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, réservé aux plus jeunes. Il présente même un intérêt des plus évidents dans certaines branches : celui d’offrir une simultanéité entre la formation et la constitution d’une expérience professionnelle. Particulièrement apprécié par les personnes se formant à des métiers manuels, il permet de mettre en application pour ainsi dire immédiatement le savoir théorique qui nous est délivré pendant les périodes de cours. Il est ouvert à tous, sur conditions, cela va de soi, il s’agit souvent d’une candidature sur dossier lorsque la demande s’inscrit dans le cadre d’une reconversion professionnelle.

Quelques conseils supplémentaires

Élargissez le plus possible les sources de recherche et de renseignement

L’emploi étant une préoccupation majeure en France ces dernières années, on a vu fleurir sur le territoire un nombre conséquent d’organismes ayant mis en place des dispositifs proches du bilan de compétences mais n’en étant pas exactement, qui permettent cela dit de faire le point sur sa situation personnelle et l’orientation que l’on souhaite donner à sa vie. Chaque région, chaque département offre ainsi à ses administrés la possibilité de prendre place au sein de l’un de ces dispositifs afin de suivre une session durant laquelle on va à la fois l’amener à réfléchir à ce qu’il souhaite faire de son avenir mais aussi lui confier quelques clés précieuses qui ne manqueront pas de lui être utiles. Certains de ces dispositifs sont accessibles via Pôle Emploi, d’autres en se renseignant auprès des mairies ou des Centres Communaux d’Action Sociale

Faire appel au FONGECIF

Le FONGECIF est, lui, un organisme dépendant du Ministère du Travail qui joue un rôle de conseil et d’accompagnement auprès des salariés souhaitant se former et/ou changer de profession, selon un principe d’égalité des chances ne faisant aucune différence entre un salarié de très petite structure et un salarié d’une grande entreprise. Il peut aussi contribuer à financer ces projets. Il est organisé sous la forme d’un réseau national paritaire et ce n’est pas moins de 27 structures réparties dans toutes les régions françaises qui répondent aux demandes. Il est possible de le consulter dès les prémices de notre projet de changement professionnel. Il lui arrive d’ailleurs souvent d’orienter les personnes ayant fait appel à lui vers des accompagnements comme ceux que nous avons évoqués en début d’article, bilan de compétences ou VAE. C’est aussi le FONGECIF qui gère le Compte Personnel de Formation. Toutes les décisions qui sont prises à son niveau le sont selon des règles de priorité bien spécifiques qui sont établies annuellement en concertation avec les partenaires sociaux, le but étant de favoriser l’accès à la formation aux personnes motivées présentant un projet professionnel solide, en phase avec le contexte socio-économique.

Ne pas négliger l’intérêt que présente le congé sabbatique

Ce congé accordé par l’entreprise sous conditions est en fait une suspension de contrat de travail consentie au salarié. Il est la plupart du temps d’une durée d’une année et offre à la personne qui en bénéficie la certitude de retrouver sinon son poste précisément, du moins un poste équivalent au sein de la société une fois ce congé parvenu à son terme. Il est tout à fait possible de profiter d’un congé sabbatique pour se lancer dans une formation, et même pour exercer une autre activité professionnelle. Sous conditions là encore, puisque le salarié ne peut exercer dans le même domaine d’activité que celui de l’entreprise dont il se met en congé et à laquelle il continue de devoir loyauté et discrétion.

Et si une pause s’avérait salutaire ?

C’est aussi une possibilité, une chose qui se pratique communément ailleurs, notamment dans les pays anglo-saxons. Faire une pause, prendre du temps pour soi… Nous l’avons évoqué à demi-mots juste au-dessus en parlant congé sabbatique, mais sans explorer une des pistes essentielle que celui-ci offre : ne pas travailler, ni se former pendant le temps qu’il dure mais au contraire vivre, voyager, partir à la découverte d’autres personnes, d’autres cultures et ainsi se construire une expérience autrement que par la voie professionnelle. Si les étudiants américains par exemple s’accordent souvent ce temps de pause entre la fin de leurs études supérieures et leur entrée dans la vie active, ce type de décision continue de susciter plus d’interrogations que d’admiration de ce côté-ci de l’Atlantique.

Dans tous les cas, n’hésitez jamais quand il est question de vous donner les moyens de vivre la vie que vous rêvez de vivre. Cela n’a pas de prix.

Reconversion professionnelle : mettre toutes les chances de son côté pour faire de ce changement de vie un succès
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